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 03 - I'm not unhappy that you're not dead... yet.

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Billy F. de Kerangal

Billy F. de Kerangal


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MessageSujet: Re: 03 - I'm not unhappy that you're not dead... yet.   03 - I'm not unhappy that you're not dead... yet. - Page 2 EmptyDim 16 Nov - 1:41

Bucky J. Barnes a écrit:






A bien des égards, le Winter Soldier ressemblait à son pays ; froid, impitoyable, dur, brut de décoffrage. Et donc qui n'hésitait pas à balancer ce qu'il considérait comme la vérité, sous des mots crus, à son interlocutrice. Grand respect de la sensibilité de ces dames, mais pas de celle de ces ennemis – ce qu'était son ancienne élève. Alors oui, salope sans cœur, l'insulte était forte, mais Bucky était un homme de peu de mots : autant que le coup porte ( et puis ce n'était pas parce qu'il était de glace, et pas du genre à parler de ses sentiments profonds qu'il n'avait pas envie de lui faire le mal qu'il subissait ). Et oui, le coup porta, mais comme pour le démentir, elle ne tira pas, n'attaqua pas. Ils restaient là, comme s'ils n'avaient pas envie de se battre alors que c'était ce qu'ils faisaient pour vivre, c'était leur vie. Le Winter Soldier aurait pu bondir, et prendre sans doute le dessus – Natalia était douée, la fille « spirituelle » ( et meurtrière) de Bucky et Natasha, mais le Winter Soldier était une machine à tuer, malgré son âge – mais il n'y tenait pas. Il le ferait, mais n'était pas pressé.

« Mais qu'entends-tu par « fait des secrets à ses meilleurs éléments » ? »Une ombre de sourire traversa les lèvres de Bucky : ainsi il avait piqué son intérêt ? Il n'était pas très doué pour manipuler les mots et laisser planer des doutes, mesurer ses paroles, aussi il était du genre à se murer dans un silence mystérieux, qui empêchait toute trahison inopportune. Mais là ? Les intérêts de son pays n'étaient après tout pas en jeu, et il se moquait des intérêts de Stark comme de son premier meurtre ( un opposant au régime Stalinien, réfugié en Europe de l'Ouest, juste à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, si vous voulez tout savoir. Bien sûr, s'il vous le disait, il devait vous tuer ensuite.) Bucky haussa les épaules : les histoires des Américains, de Stark se méfiant de Fury et d'agents manipulés comme des bleus, ça ne le regardait pas. Qu'ils pataugent dans leur soupe capitaliste et en crèvent, ça lui ferait des vacances.

«-Que les secrets de Fury a des secrets, et que tout le monde le sait. »

Et que certains en ont assez, et que le Kremlin ne savait rien de sa présence en ces lieux, mais cela Bucky ne l'ajouta pas : il était dépendant de Stark, et en lâcher trop le condamné à un bras rouge et or ou lâchant des bulles de savon plutôt que des missiles ( le génie ne rechignerait jamais à tripoter son bras, ça le mettait dans un état d'excitation bien trop grand pour refuser, mais il pouvait en faire n'importe quoi. Méfiance. Et puis, au fond Bucky éprouvait une certaine forme de respect pour le mécanicien tapageur. )
La réponse importait peu, de toute façon. Natalia cherchait à gagner du temps, pour attendre les renforts et ne pas avoir à prendre la décision qui s'imposerait : tuer ( ou essayer de ) le Winter Soldier. S'il fallait se faire tuer, James aurait pourtant préféré se voir dépassé par son élève plutôt que par un troufion ricain de bas étage. Qu'elle prenne la décision comme une grande, elle était une tueuse, non ? Chercher à gagner du temps n'était de toute façon pas très malin avec une bombe dans la pièce.

Lorsqu'elle visa la fenêtre, ce fut au tour de Bucky de resserrer sa prise sur son arme, son doigt sur la gâchette et prêt à faire feu. Pas question de la laisser faire voler la vitre en éclat. Cela attirerait trop de monde, et forcerait le Winter Soldier a faire un massacre. Pas que ça le gênasse, mais cela ne serait pas bon pour la diplomatie mondiale, et la Russie n'était pas encore prête pour une nouvelle guerre froide et/ou Troisième Guerre Mondiale ( pas encore ).

«-Qu'est-ce que tu fais réellement, ici ? » … Je danse la macarena en slip kangourou. C'était la seule réponse que Bucky aurait pu lui fournir. Secrets défense, niveaux d'accréditation, tout le bataclan ( ou pas dans ce cas précis ) : Natalia n'attendait pas de réponse, et Bucky ne lui en donna aucune, la laissant soupirer en silence.
« Quitte à mourir... Oui, Natasha va bien. Non, je n'ai pas envie de te tuer, là, tout de suite, même si ce serait certainement la meilleure chose à faire. En fait, je suis même plutôt contente de voir que tu vas bien » James ne savait pas à quoi il s'attendait, mais certainement pas à ça. Des coups de feu, des cris, une fuite mêùe, mais pas à cette douce capitulation, presque amicale.
Natasha. Le soulagement de Bucky  s'opposait à son pincement au cœur.  Elle allait bien . Mais elle lui manquait – et les deux affirmations étaient liées, paradoxalement.
Le regard d'acier de Bucky se troubla face à l'esquisse de sourire de son ancienne compatriote. Il n'avait pas non plus envie de la tuer. Il n'avait pas envie de tuer, il n'était ni un tueur fou ni un psychopathe, il tuait par devoir, pas par plaisir ( la majorité du temps ), encore moins quelqu'un qu'il appréciait ( au fond, même si cette affection elle-même était déjà une trahison et qu'il s'en sentait coupable ).

« -Je ne doutais pas que tu t'en sois sortie, » répondit calmement Bucky.

Oui, il était contente de savoir qu'elle allait bien, qu'une grande organisation l'avait prise sous son aile : un agent en free lance, un mercenaire sans patron dans l'ombre était une cible à abattre, ennemi de ses cibles et de ses ex-employeurs. Il avait une sorte de connexion avec ses anciens élèves ( Léo, Natalia, Natsha, Alexis... ) et il aurait aimé veiller sur eux de loin, voler à leur secours, discrètement. Il les avait bien entraîné, ils se débrouillaient seuls et il leur faisait confiance pour ça. Ils étaient russes, pas si faciles à abattre, et il en était fier.

Elle aurait pu essayer de l'amadouer, mais elle était sincère. Quand un juron russe lui échappa, la partie était gagnée. Elle baissa son arme, et les muscles de Bucky se détendirent, même si son arme ne bougea pas. On apprend pas au vieux singe à faire la grimace, ni au vieux russe à tuer. - Natalia : C'est pas un bon jour pour mourir... Pas assez de neige. » Bucky ria. Il eut un petit rire et passa sa main libre devant son visa,ge cachant son sourire. Natalia, Natalia... Sans la lâche du regard, il récupéra son équipement, posé à son arrivée, sans faire de mouvements brusques.
Contrairement à elle, il ne baissa pas pour autant son arme et la garda dans sa ligne de mire ; mais au fur et à mesure qu'elle reculait vers la sortie, il avançait, lentement, progressivement. Son bras cybernétique, connecté à la bombe posée lui indiquait qu'il lui restait assez de temps pour sortir ( au pire, il manquerait de faire exploser la gueule, pas la première fois ).  A grandes enjambées il s'apprêtait à faire le chemin inverse, sans s'attarder sur les raisons qu'avait Natalia pour le laisser s'enfuir, lorsqu'un bang sonore et bruyant retentit. Merde.

Un juron russe franchit les lèvres de Bucky qui sauta sans hésitation par la fenêtre la plus proche. Après un saut  acrobatique digne des athlètes des JO ( qu'il égalait ) il atterrit deux étages plus bas, et se releva d'une roulade. Etre à l'extérieur des locaux n'était que la première partie cependant. Il tâta sa poche : la puce Stark Industrie y était. La base se réveillait, des cris commençaient à fuser et des ombres armées commençaient à sortir de la nuit. James tira sur la première qu'il aperçut et se mit à courir, arme au poing : 45 secondes avant l'explosion. Ca allait les occuper.
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