Sujet: Re: • Tommy ▬ Writing Challenge #01 Mer 16 Nov - 21:55
“And that’s how I ended up standing naked on the Brooklyn Bridge on Christmas Eve.”
...
« Et c’est comme ça que je me suis retrouvé debout, nu, sur le pont de Brooklyn, un réveillon de Noël. » conclue Tommy, provoquant l’hilarité polie de son public.
Le rire de Stephen se serait certainement résumé à un « Ah. Ah. Ah. », s’il avait ri. Mais il ne riait pas. Il gardait un sourire courtois, crispé, en se demandant ce qu’ils faisaient ici et, surtout, pourquoi Tommy avait raconté ça. Il n’aurait jamais dû accepter de venir. Il aurait dû les tenir enfermé dans la chambre ou le salon, et faire oublier à Tommy la déception de n’être pas venu à cette soirée grâce à des activités autrement plus plaisantes. Surtout, ils seraient loin de cette femme qui semblait s’imaginer à la perfection l’océanologue nu sur le pont de Brooklyn le soir de Noël. Il avait envie de la traumatiser un peu ; Tommy était à lui et il pouvait très bien glisser quelques images équivoques dans l’esprit de cette indésirable pour le lui faire comprendre ; mais cela ne se faisait pas ici, avec tant de monde et un public que connaissait plutôt bien le mutant. Alors Stephen prenait son mal en patience, mais la discussion semblait ne jamais prendre fin.
Le Sorcier se tenait droit, un peu fier, surveillait toujours Tommy du coin de l’œil, sans pour autant négliger le reste de l’assemblée. C’était à une soirée semblable à celle-ci qu’il avait rencontré Tommy, pour la première fois. Pas qu’il n’appréciait pas de sortir, parfois. Rarement. Mais Stephen n’était pas quelqu’un de forcément très sociable, aussi était-il surtout venu pour faire plaisir à Tommy – qui serait resté avec lui chez eux dans le cas contraire. Finalement, il aurait mieux valu qu’il fasse l’ermite sauvage. En soi, la soirée n’était pas désagréable. Disons plutôt qu’un ensemble de petites choses arrivées presque toutes en même temps l’agaçaient. Tommy avait bu, un peu – et cela commençait à se sentir. Il suffisait de voir ce qu’il se mettait à raconter, sans sa gêne habituelle. Et sa rougeur était uniquement due à l’alcool. En plus, cette histoire de finir nu sur le pont de Brooklyn, il n’était pas au courant, et aurait préféré l’appendre ailleurs qu’ici, entouré de quelques connaissances de son homme. Même sans ça, Stephen n’aimait pas que Tommy boive trop… Mais il n’avait pas vraiment eu l’occasion de pouvoir l’en empêcher, ne désirant pas spécialement passer pour un petit-ami autoritaire.
Et il y avait cette femme, qui cherchait Tommy depuis le début – oh, elle pouvait toujours le chercher – et qui agaçait Stephen. Elle cachait de moins en moins son attirance (physique, inutile de le préciser) pour le mutant. Eh, oh, il était là lui aussi, est-ce qu’on draguait quelqu’un devant le petit-ami ? Il avait enfoncé ses mains dans ses poches, et Tommy lui avait adressé un large sourire. Il était mignon. Mais ivre. Un peu, pas excessivement, mais c’était déjà trop pour le Sorcier surprotecteur – et jaloux. Tommy, lui, ne se rendait compte de rien. Ni des œillades appuyées de sa collègue (qui avait peut-être un peu bu elle aussi), ni du comportement de son compagnon ; dans le cas contraire, peut-être se serait-il montré un peu plus réservé, et un peu plus attentionné envers Stephen. Son comportement n’avait rien de particulier, sans doute, pour les personnes autour d’eux, mais Tommy avait appris à déchiffrer, plus ou moins, les attitudes du Sorcier. Il avait eu trois mois pour pouvoir l’observer sans le toucher ; il en avait profité autant que faire ce pouvait, s’amusant à décortiquer les expressions et mimiques de l’homme avec lequel il partageait sa vie. Un tressautement de ses lèvres, un léger pli sur son front – il parvenait à déchiffrer les émotions qui agitait cet homme d’apparence un peu froid, secret et réservé, avec plus ou moins de justesse, et en était (d’habitude) assez fier. Mais pas ce soir ; ce soir, il ne voyait pas grand-chose.
« Que diriez-vous d’une partie de poker ? » demanda soudainement un homme dont Stephen se souvenait vaguement.
Sans doute l’avait-il déjà croisé. Probablement un collègue de Tommy – probablement était-il déjà là quelques années plus tôt, lorsque l’océanologue avait pour la première fois posé son regard sur le Sorcier Suprême. Et s’était accroché, aussi bien en amitié qu’en amour (bien qu’il lui fallut du temps pour s’en rendre compte). C’était une pensé qui, en temps normal, aurait arraché un imperceptible sourire à Stephen. Mais il préféra répondre, devançant celle de Tommy qui s’apprêtait à dire que c’était une excellente idée ;
« Ce sera sans nous. Nous rentrons. »
Il vit les sourcils de Tommy se froncer – et il vit aussi une sorte de déception mêlé à du soulagement sur la figure de l’autre homme. Sans doute parce qu’il était l’amant de la femme qui tentait de s’approcher de la sirène, ce que ni lui ni Stephen ne voyait d’un bon œil. Mais le froncement de sourcil de ladite sirène ne présagea rien de bon à Stephen, qui aurait préféré qu’il s’agisse là d’un signe que les capacités cognitives de Tommy soit en piteux état plutôt que le signe d’une rebellion de sa part. Cet homme ne se révoltait jamais, et quand il se révoltait, c’était toujours quand il ne le fallait pas. Heureusement que cela restait rare.
« Une petite partie ? Tu n’as qu’à rentrer, toi, je te rejoins à la maison plus tard. »
Stephen n’avait pas pu passer à côté du sourire qui s’était élargie sur les lèvres de la femme, et qu’elle tentait de cacher. Raté, il l’avait vu – mais difficile de pouvoir lui cacher quoi que ce soit.
« Il est entre de bonnes mains, n’ayez crainte, Stephan. » lui dit-elle d’une voix fluette.
Le « gardez vos mains pour les hommes libres à défaut du votre » resta coincé dans sa gorge alors qu’il se forçait à lui rendre un sourire hypocrite. Elle lui faisait l’effet d’une Brittany en devenir. Il abhorrait Brittany – et encore, le mot était faible. Tommy posa doucement une main sur son bras, se penchant déjà vers lui pour un baiser d’au revoir. Stephen tiqua légèrement. Il pensait vraiment qu’il allait le laisser ici ? Il en profita plutôt pour l’attirer doucement contre lui, en dépit de ses principes qui étaient, entre autre, de ne pas avoir de débordements affectueux en public. Là, il y avait quand même une urgence.
« Stephen. » corrigea-t-il sèchement avant de se tourner vers son petit-ami : « Non, Tommy. Je veux que tu rentres avec moi. »
Il vit Tommy hésiter – parce que, oui, Tommy hésita. Fixant le Sorcier de ses yeux un peu luisant, il n’était soudainement plus assez ivre pour le braver en public. Et, surtout, il ne voudrait pas que l’on pense que leur couple se portait mal. Il avait réussi, pendant quinze ans, à faire croire à tout le monde que tout allait pour le mieux avec Brittany, alors leur faire imaginer que ce n’était pas trop ça avec Stephen alors qu’au contraire, il n’avait jamais été aussi heureux ? Ce serait un comble. Le mutant finit par baisser le nez, soupirant légèrement.
« D’accord, on rentre. »
Le léger sourire qui apparut sur le visage de Tommy poussa Stephen à passer tendrement son pouce sur sa joue. Comment pouvait-on en vouloir trop longtemps à cet homme ?... Stephen finit par saluer l’assemblée, avant de prendre délicatement la main de son compagnon et de se diriger vers l’extérieur. Ils ne s’attarderaient pas plus ici. Lorsqu’ils eurent atteint la voiture, le Sorcier dû rattraper Tommy qui était déjà en train de s’installer au volant. Eh merde, il n’avait pas pensé à ça – voiture, tout ça. Que Tommy conduise lui allait assez bien. Mais que lui-même conduise… La vue de ses mains sur le volant, dans leur état, lui rappelait douloureusement l’accident qu’il avait eu. Aussi ne s’embêta-t-il pas à conduire, comme il pouvait faire apparaître la voiture dans leur garage. Tommy n’a pas eu l’air de bien comprendre ce qu’il venait de se passer – ou peut-être ne s’y attendait-il simplement pas, aussi Stephen lui détacha sa ceinture avant de sortir.
Tommy eu tôt fait de le rejoindre. Il y avait un petit vent frais, dehors, mais on ne pouvait pas réellement dire qu’il faisait froid. Le mutant avait enfoncé ses mains dans ses poches et, suivant le regard de son compagnon, leva les yeux vers les étoiles. Ils observèrent un instant la voûte céleste, avec quelque difficulté, avant que Stephen ne perçoive les frémissements de Tommy et ne décide de les faire rentrer. Lorsque Tommy accrocha son blouson au porte-manteau, s’y prenant à deux fois avec un soupire agacé, il trouva Stephen, les bras croisés, qui le fixait à quelques pas de là. Laissant retomber ses bras le long de son corps, il pencha légèrement la tête.
« Pourquoi tu parles avec des cons comme ça ? » demanda soudainement – et un peu brusquement – le Sorcier. « Oh, pardon, j’ai oublié qu’il fallait que je te demande la permission avant de parler à qui que ce soit. » répondit Tommy, sans vraiment réfléchir à ce qu’il disait.
Stephen ferma un instant les yeux. Il fallait rester calme – cela ne servait à rien de s’énerver, de lui tourner le dos, claquer la porte de la chambre et (pourquoi pas ?) s’y enfermer. Non, non. Il soupira ;
« Ce n’est pas ce que je voulais dire… Mais, cette femme. Elle te déshabillait du regard, et plus encore après cette… Histoire. Mais je suppose que tu t’en moques. »
D’une légère pointe de jalousie, il était passé à la colère froide, mais calme. Quoi ? Oui, il était déçu. Surtout que Tommy ne semblait pas plus réagir que ça. Il semblait réfléchir, se rendre compte du potentiel qu’il avait, peut-être. De l’effet qu’il pouvait faire aux autres, et pas seulement à Stephen. Il attendait quelque chose, une réponse. N’importe quoi. Puis il se tendit, et, son accès de colère se mêlant à une soudaine inquiétude, il reprit :
Ce fut la goutte d’eau qui fit déborder le vase, pour Tommy, qui réagit tout d’un coup ;
« … Comment oses-tu dire ça ? Comment… Comment peux-tu penser ça une seule seconde ?! Oh puis merde, tu sais quoi, t’as qu’à dormir seul tu- »
Tommy fut interrompu par un baiser inattendu et passionné qui le calma immédiatement. Ou qui lui fit peut-être oublier ce qu’il était en train de dire. Un sourire naquit sur ses lèvres, tandis que le mutant glissait innocemment une main dans le pantalon de Stephen en lui rendant son baiser. Le Sorcier recula légèrement son visage de celui de son petit-ami, posant doucement son index sur ses lèvres :
« Hep, qu’est-ce que tu crois faire ? Tu es ivre, chéri, et je ne te ferais rien tant que tu seras iv- EH ! »
Stephen eu un sursaut en reculant d’un pas. Est-ce que Tommy venait juste de lui pincer une fesse en essayant de se montrer plus entreprenant que jamais ? Pourtant, Tommy n’avait pas spécialement la tête d’un homme qui venait de peloter le postérieur de son petit-ami, non. Il semblait plutôt… Perplexe, en vérité. Il cligna des yeux, avant de finalement ouvrir la bouche :
« Stephen… - Oui ? - Ne me dit pas que c’est… - Quoi ? - Ton caleçon… C’est pas ta… Ta cape ?... - Elle est multifonction, et toujours utile. » Rétorqua-t-il en haussant une épaule, vaguement vexé, finalement, par le fait que ce n’était pas son corps mais la « cape » qu’avait en réalité cherché à toucher Tommy.
Le mutant écarquilla légèrement les yeux, comme choqué par cette révélation. Le Sorcier fini par secouer légèrement la tête avec un sourire amusé, et revint vers Tommy pour prendre doucement ses mains et l’entraîner vers la chambre, où il l’aida à se déshabiller.
« Tu as besoin de dormir, chéri. » fit-il avec un sourire tendre en le prenant dans ses bras une fois qu’ils furent étendus.
Tommy ne protesta même pas. Il hocha doucement la tête en se blottissant contre Stephen, nichant son nez dans le creux de son cou, passant ses bras autour de sa taille pour bien rester contre lui. Le Sorcier déposa un baiser dans ses cheveux avant de reposer sa tête contre l’oreiller. Ils ne tardèrent pas à s’endormir tous les deux.
❧
Tommy étouffa un bâillement en clignant des yeux. Il chercha un instant Stephen du regard, qui ne se trouvait pas bien loin. Assis, au bord du lit, déjà habillé. Tommy étira son bras pour effleurer le dos du Sorcier avec un sourire énamouré. Stephen se tourna légèrement, et lui retourna son sourire en se penchant pour déposer un baiser sur ses lèvres.
« Bonjour, chéri. Ça va mieux ? - Hum. Bonjour, mon cœur. Oui, ça va… »
Encore à moitié endormie, Tommy chercha la main de Stephen et entrelaça leurs doigts pour serrer doucement sa main dans la sienne. Stephen lui ébouriffa gentiment les cheveux, avant de se relever. Etouffant un bâillement, le mutant regarda son compagnon sortir de la chambre. Il ne se souvenait plus vraiment de ce qui s’était passé, en fin de soirée. Juste que Stephen avait voulu partir un peu précipitamment. Il se laissa retomber sur le matelas en s’étirant, avant d’enfouir son visage dans le coussin de son petit-ami. Il aimait sentir son odeur. Il essayait de réfléchir à ce qu’il s’était passé la veille, jusqu’à entendre la voix de Stephen derrière la porte ;
« … Et c’est comme ça qu’il s’est retrouvé nu sur le pont de Brooklyn, le soir de Noël. »
Tommy se figea. Merde. Il pâlit, même, avant de rougir subitement lorsqu’il entendit le rire de Stephen, rapidement rejoint par celui de Wong. Qu’est-ce qu’il avait raconté ? A vrai dire, il avait honte de cette anecdote. Evidemment, il ne l’avait jamais raconté, pas même à Stephen. Il s’imaginait aisément la surprise que celui-ci avait dû ressentir, et comprenait pourquoi ils avaient, peut-être, rapidement quitté la soirée. Lorsque la poignée de la porte s’abaissa, Tommy plongea sous les draps.
« Chéri ? » demanda la voix de Stephen, dans laquelle il pouvait noter une pointe d’amusement.
Le mutant couina, indigné et honteux, resserrant sa prise sur le tissus, autour de lui.
« J’ai pas dit ça ! Dis-moi que je n’ai pas dit ça, t’as été fouiller dans ma tête ! - Je suis désolé, Tommy. » fit Stephen d’une voix légère en s’approchant de lui. « Tu l’as dit, de vive voix, et l’air très… Fier de toi. »
Tommy couina à nouveau, avant de s’indigner, gémissant qu’il était fini, que sa vie était foutue, qu’il ne pourrait plus jamais reparaître en public et qu’il resterait caché sous ces draps. Stephen leva les yeux au ciel avec un sourire amusé, avant de faire venir Wong d’un mouvement de menton, lui faisant ensuite comprendre ce qu’il attendait de lui en attrapant doucement le drap entre ses doigts. Le mutant s’insurgea d’une voix désespérée, tandis que le Sorcier comptait doucement jusqu’à trois, avant que les draps ne soit trop brusquement retirés pour que Tommy puisse les garder en main. En voyant l’expression amusée de Wong, le mutant rougit à nouveau en cachant son visage dans ses mains.
« Eh. » fit doucement Stephen en s’asseyant à côté de lui. « Tu étais ivre. Vous l’étiez tous plus ou moins. Tu n’es pas foutu, chéri. Ton histoire ne va pas te décrédibiliser. - C’est vrai ?... » demanda doucement Tommy en relevant le nez vers Stephen.
Si le Sorcier passait doucement ses doigts dans les cheveux de Tommy, celui-ci avait toujours un sourire en coin étiré sur son visage, presque moqueur.
« Tu te moques de moi ! Je vais rester enfermé ici ! - Non, non. Enfin. Je repense à ce que tu as raconté, et… Enfin bref. Te séquestrer à la maison ne me gêne pas, tu sais. - Ne plaisante pas avec ça… - Alors reprends-toi. Ce n’était qu’une histoire, on a tous des ratés. Je t’en raconterai peut-être une, à l’occasion. - C’est vrai ? » Tommy se redressa pour s’asseoir convenablement. Un coup d’œil à Wong lui confirma que c’était vrai : « Tu me racontes ? - Plus tard, si tu arrêtes de geindre que tu es foutu, et si tu évites de trop boire, je te raconterai. Allez, habille-toi et descend, le thé nous attend – mais moi je ne vais pas t’attendre éternellement pour le boire. »
Tommy hocha doucement la tête, avant de venir chercher un chaste baiser. Stephen lui ébouriffa les cheveux avec un léger sourire, avant de sortir à la suite de Wong, qui avait eu la politesse de poser son regard partout sauf sur Tommy, fort peu vêtu, mais sur le coup trop embêté par son aventure de la veille pour le remarquer.
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Tommy M. Summerfield
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Sujet: Re: • Tommy ▬ Writing Challenge #01 Mer 16 Nov - 21:55
“It’s sticky.”
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« C’est collé. »
Après une légère hésitation, Tommy releva le nez de sa carte des fonds marins de Los Angeles. Il lui arrivait en effet de laisser de côté son ordinateur, préférant se pencher sur des cartes en papiers bien réelles et bien lisse sous la main. Si la technologie avait de magnifique sa manière d'être multifonction, pratique et facilement transportable (du temps où Stephen était jeune, Tommy n'aurait jamais pu garder un œil sur ses bestioles de chez lui), il était plus agréable d’avoir un plan d’ensemble des cartes marines, sur lesquelles il pouvait coller de jolies gommettes de couleurs et écrire quelques notes. Voire même faire des schémas. Ou des petits dessins indiquant : « Dauphins ici ! :3 ❤ ».
« Comment ça, collé ? »
Stephen le regarda d’un air passablement agacé, tenant l’ordinateur portable de Tommy entre ses mains. Le mutant connaissait l’affinité de Stephen avec la technologie : elle était inexistante. Il n’irait pas jusqu’à dire qu’elle était inexistante au point de faire comme avec Alan Grant dans Jurassic Park, mais… Tommy ne savait toujours pas comment il avait convaincu son homme de se laisser inscrire sur Instagram, pour que le mutant puisse l’identifier dans les photos. Ses commentaires n’était que le résultat d’un emprunt rapide de l’ordinateur de son cher et tendre, et généralement pour quelques remarques… Plus ou moins acerbes. Parce que, disons ce qui est, Stephen et Tommy n’avaient pas besoin de téléphone pour communiquer ensemble. C’était l’un des gros avantage à avoir pour compagnon le Sorcier Suprême – le désavantage pour beaucoup de personnes serait sans doute sa faculté à savoir quand on lui ment, ainsi que le fait qu’il puisse facilement s’insinuer dans votre esprit pour vous surveiller… Cela ne dérangeait pas le moins du monde Tommy, qui n’avait rien à cacher au Sorcier et qui, en plus, trouvait même ça plutôt rassurant.
« Bah… C’est collé. Ca ne s’ouvre pas. »
Le timbre de sa voix semblait légèrement tremblant. Un tremblement presque imperceptible, mais qui fit baisser les yeux de Tommy sur ses mains – et l’appareil – en faisant le tour de la table. Il s’en voulait presque de lui avoir demandé d’ouvrir l’ordinateur pour lui donner quelques références. L’océanologue savait que son compagnon, avec l’état dans lequel se trouvaient ses mains, était incapable d’ouvrir (par exemple) un bocal de cornichon. Mais l’ordinateur, tout de même ? Inquiet de le voir broyer du noir, le mutant posa délicatement ses mains sur celle de Stephen avec un sourire rassurant.
« Laisse-moi regarder. »
Mais un regard lui suffit pour comprendre toute la situation. Cocasse, d’ailleurs, la situation. Le gros souci de Tommy était, soudainement, de devoir le lui dire sans vexer le Sorcier. Et, surtout, sans pouffer. L’ombre d’un rire, ce serait vraiment terrible… Tommy se racla légèrement la gorge, sans enlever ses mains de celles de Stephen, entreprenant de les caresser doucement du pouce.
« Hum, chéri, en fait… »
Avant toutes choses, qu’on se mette d’accord : Tommy ne se moquerait pas de Stephen. D’aileurs, Tommy ne se moquerait de personne, de manière générale ou, plus particulièrement, si ça peut lui arriver de rire de quelque chose, ce ne serait jamais méchant. Non. Ce qui l’amusait dans la situation actuelle, c’était qu’il avait (encore une fois) la preuve que décidément, Stephen et la technologie, ce n’était toujours pas ça. Un jour, il devrait sérieusement se pencher sur la question, et initier le Sorcier Suprême à maîtriser tout ça…
« Quoi ? » finit par demander ce dernier, en haussant un sourcil, tandis que Tommy prenait délicatement l’ordinateur pour le retourner, avant de le lui remettre dans les mains. « Il, hum... N’était pas dans le bon sens. Ça devrait aller mieux, maintenant. »
Stephen cligna des yeux, un instant. Le ton doux et indulgent du mutant sirène l’avait surpris, quelque part. Tommy aurait très bien pu se moquer, rire de lui – il l’avait vu, l’étincelle amusée au fond de son regard – mais non, il avait fait un effort pour ne pas glousser et être adorable, comme toujours. Stephen n’avait pas fait trop d’efforts, de son côté, pour comprendre pourquoi ça ne s’ouvrait pas, il voulait bien l’avouer : il n’avait pas mis beaucoup de bonne volonté dans sa tâche. Doucement, il ouvrit l’ordinateur.
« Oh… » fit-il d’un ton faussement surpris, tandis que Tommy se penchait pour déposer un baiser sur ses lèvres. « Ce n’est pas grave, chéri. Je m’en occupe. - Non, non, c’est bon. Je vais le faire, tu n’auras qu’à me dire quoi regarder, occupes-toi de ta carte. » fit rapidement le Sorcier en gardant l’ordinateur bien en main. « Hum… Merci »
Tommy sourit tendrement, et le gratifia d’un nouveau baiser, avant de se redresser pour retourner à ses cartes, essayant de fournir à Stephen les indications les plus claires et précises possibles sur où trouver quoi dans un ordinateur.
Dernière édition par Tommy M. Summerfield le Mer 16 Nov - 22:23, édité 2 fois
Tommy M. Summerfield
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Sujet: Re: • Tommy ▬ Writing Challenge #01 Mer 16 Nov - 21:56
“You need to stop.”
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« Tu dois arrêter. »
Le ton de Stephen avait été sec, mais il ne voyait pas d’autre moyen pour faire réagir Tommy. Même s’il ne voulait pas être sec – parce qu’il n’était pas en colère. Peut-être un peu exaspéré, au fond, mais pas en colère. Il était même plus touché qu’il ne voulait bien le montrer par ce qu’il voyait, par le corps de son petit-ami recroquevillé dans un coin du salon, à moitié en panique et agité de sanglots. Comment pouvait-il être sec face à ce spectacle ? Il devait juste se montrer assez fort pour pouvoir lui donner des ordres, se montrer ferme, faire croire qu’il avait la situation bien en main. Alors qu’elle lui échappait. Un peu. Bon, d’accord, il avait presque l’impression d’essayer d’attraper un poisson entre ses doigts, mais que celui-ci glissait toujours et finissait par lui échapper ; et cette perspective l’effrayait plus qu’il n’y paraissait. Tommy ne pouvait pas lui échapper et, pourtant, cela faisait plusieurs heures qu’il était là, prostré, sans lui accorder la moindre attention – en apparence – sans lui répondre, sans rien faire d’autre que sangloter un peu, se calmer, sangloter de nouveau.
Jusqu’à présent, le Sorcier avait pris son mal en patience. Il lui avait donné du temps, lui avait parfois adressé quelques paroles réconfortantes, avait essayé de le faire réagir en lui proposant du thé, avait hésité à s’asseoir à côté de lui pour le prendre dans ses bras. Peut-être aurait-il dû, après tout. Plutôt que de le regarder s’enfoncer dans sa peine, tourner en rond dans son esprit à ressasser ses noires pensées. Stephen connaissait la fragilité et la sensibilité de Tommy, et il avait peur d’où cela pouvait le conduire. Il s’en voulait, aussi, de n’avoir pas réagi plus tôt comme il l’aurait fallu. Les yeux de Tommy – lorsqu’il parvenait à les apercevoir – étaient rouges, et son visage ravagé par ses larmes, qui avait coulé jusque dans son cou et mouillé son col. Certain trouverai cette vision pathétique, mais Stephen sentait juste son cœur se serrer lorsqu’il le voyait comme ça. L’avait-il déjà vu aussi triste ? Dans un tel état ?... Avait-il été comme ça, lorsqu’il avait tenté de tirer un trait sur le Sorcier en se mettant en tête qu’il aimait Brittany ? Pourquoi ne réagissait-il jamais à temps pour effacer toute la peine de l’homme qu’il aimait ?
« … Tommy, s’il te plaît. Arrête. Arrête de pleurer… »
Pourquoi ne lui répondait-il pas ? Pourquoi ne lui répondait-il toujours pas ? Stephen fini par s’accroupir devant Tommy, levant une main timide et hésitante pour la passer dans ses cheveux. Pourtant, il avait connu ça, lui aussi… La perte d’un être cher, la perte d’un proche. Il n’en avait pas encore parlé à Tommy, il n’avait pas vraiment éprouvé le besoin de le faire. Au contact de sa main, Tommy releva légèrement la tête, et bougea enfin, mais dans un mouvement de recul qui glaça le cœur du Sorcier. L’océanologue perçu son regard et s’empressa de revenir vers lui pour aller se blottir dans ses bras, se remettant à sangloter sur son épaule, marmonnant parfois quelques excuses, hoquetant, s’accrochant à lui comme si sa vie en dépendait.
Tommy s’était laissé glisser dans ses souvenirs, bercé par ses sanglots. Il avait occulté tout le reste, au point même de ne pas vouloir voir Stephen, de ne pas vouloir l’entendre, sans réfléchir au fait qu’il était peut-être en train de le blesser, de l’inquiéter ou de l’attrister, lui aussi. Il avait juste eu envie de se couper du monde, de plonger dans l’océan de ses émotions négatives, au fond, toujours plus profond, à défaut de pouvoir se jeter dans le véritable océan. Ce n’était pas malin, il le savait, mais sa réflexion avait alors été obnubilé par le drame qui s’était déroulé de l’autre côté de l’océan, en Angleterre. Tommy venait de perdre sa grand-mère, celle qui l’avait parfois élevé plus que ses parents n’avaient su le faire, étant toujours là pour lui quand eux couraient après leurs trésors millénaires. Elle était morte, et il n’avait même pas eu l’occasion de la revoir. Cette simple pensé lui avait fait broyer du noir, et à présent il se rendait compte d’à quel point cela avait été idiot. Il nicha son visage dans le cou de Stephen, qui – une fois la surprise passée – se mit à caresser doucement son dos et sa nuque.
Il ne savait pas vraiment quoi faire d’autre que le serrer dans ses bras, le bercer un peu, tenter de le rassurer par quelques paroles douces. Au moins, Tommy avait-il réagit – maintenant, il fallait l’aider à se calmer et… Le faire manger, aussi. La pensé que, pour une fois, c’était lui qui allait forcer le mutant à se nourrir aurait pu lui arracher un sourire, si la situation n’avait pas été aussi dramatique. Au bout d’un moment, les larmes de Tommy finirent par se tarir, et Stephen effaça doucement ce qu’il en restait de ses pouces, avant d’embrasser doucement ses pommettes. Il s’occupa de le bercer encore quelques minutes, avant de se décider à préparer quelque chose à manger – ou à demander à Wong de le faire, lorsqu’il remarqua que Tommy s’était endormi sur son épaule. Stephen hésita un instant à le réveiller, mais il semblait avoir enfin retrouvé la paix. Lui-même n’ayant pas très faim, il resta installé dans le canapé, sa sirène endormie dans ses bras, le câlinant doucement tout en lisant un livre qui lévitait devant lui.
Sujet: Re: • Tommy ▬ Writing Challenge #01 Mer 16 Nov - 21:56
“Well that’s the single most impressive thing I’ve ever seen someone do.”
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« Eh bien, c’est la chose la plus impressionnante que j’ai jamais vu quelqu’un faire… » glissa Tommy, un peu perplexe.
Tony, lui, semblait plutôt fier de lui. Fier d’avoir soudainement enlevé Tommy au Sorcier Suprême, de lui avoir volé sa sirène pour quelques heures, et… Fier du montage qu’il venait de faire. Ainsi que des nombreux flacons qui trônaient sur un long plan de travail, et de tous les autres soigneusement emballés dans des cartons… Sans oublier ceux qui avaient déjà été expédiés. Le mutant passa une main vaguement gêné sur sa nuque, en fixant l’image de lui-même qu’il pouvait admirer sur une affiche géante. « Admirer », là était tout le problème : ce qu’il voyait lui semblait un peu trop attirant pour être lui. L’air décontracté, la chemise à moitié ouverte, nonchalamment assis sur un meuble blanc, un flacon de parfum posé à côté de lui, dont le titre s’étalait à gauche de son visage : « Eau de sirène », et le sous-titre affiché de biais, suivant le meuble : « Le nouveau parfum pour homme par Tommy Summerfield et Tony Stark ». Dans quoi s’était-il encore embarqué ?...
« Impressionnante ? Je suis ravi d’être plus impressionnant que ton Sorcier. »
Tommy marqua une pause pour lui lancer un coup d’œil, avant de pincer les lèvres en reculant un peu, bras croisés.
« D’accord, je retire ce que j’ai dit. Mais… On n’en est pas loin… C’était vraiment nécessaire tout ça ? » demanda-t-il d’un coup de menton vers l’affiche.
Tony hocha vivement la tête avec un large sourire. D’après lui, il fallait vendre la marchandise, et pour la vendre, il fallait faire ce qu’il faut. Ce qui signifiait bien évidemment étaler une vraie sirène sur des affiches publicitaires, quand bien même cette sirène avait, sur la photo, ses deux jambes. Avant tout, il fallait tout de même avoir l’idée de se servir de la mutation de Tommy comme base de parfum, et y ajouter quelques senteurs, mais… Etrangement, le super-héros semblait avoir déjà tout prévu. Quand il est allé emprunter l’homme-sirène à son « collègue », il n’y avait plus qu’à. D’un côté, Tommy n’avait pas trouvé ça désagréable ; c’était assez flatteur et, en même temps, cela lui avait fait un petit entraînement. En revanche…
« Je veux bien croire que qu’il faut que ça soit vendeur, mais je suis très loin de rentrer dans le standard des mannequins utilisés habituellement pour les pubs de parfum… - Tu vas faire sensation. Tu es beau et photogénique, Tommy, et puis, c’est toi la sirène. Même si pour des raisons de public de tout âge, je n’ai pas voulu te mettre en sirène sur l’affiche. Je tiens à ton intégrité, qui plus est… Et à la mienne, aussi, je dois bien l’avouer. »
La réflexion arracha un sourire amusé au mutant. Il n’était déjà pas certain que Stephen apprécie de le voir affiché comme ça dans tout Los Angeles, même s’il avait été vêtu des pieds à la tête. Le compliment le fit également rougir, tandis qu’il détournait enfin les yeux de l’affiche. Pourquoi s’était-il laissé embarquer là-dedans, au juste ?... Déjà, il n’avait pas spécialement eu le choix. Il aurait pu dire « non », il en était conscient, mais ce qu’il avait cru n’être qu’une petite plaisanterie de Tony destiné à passer le temps était en réalité devenu… Sérieux.
« C’est trop tard pour faire machine arrière, je suppose ? - En effet. Shanghai et Paris m’ont déjà contacté, pour me passer commande. - C’est vrai ?! » couina Tommy, les yeux écarquillés « Non, tu me fais marcher ! - A moitié. Paris, oui. Shanghai, pas encore. T’inquiètes pas, tu auras des bénéfices. »
Tommy se prit la tête dans les mains en grognant quelques paroles, avant de se mettre à tourner en rond. Tout ça était si… Gênant. Vraiment, terriblement, gênant. La main que Tony posa sur son épaule, sans prévenir, le fit sursauter ;
« Eh, ne t’inquiètes pas, les affiches ne vont pas rester là éternellement. Ici, ça tourne, plus vite qu’à New York. Et en Europe, ils sont beaucoup plus… Raisonnables. - Hum… D’accord. Merci, je suppose… » soupira légèrement Tommy.
Il était océanologue, lui, pas créateur de parfum, et encore moins mannequin. Il était océanologue et, à l’occasion, écrivain. La prochaine fois, il s’assurerait à l’avance des idées de Tony, pour ne pas se retrouver à nouveau dans une telle situation.
« D’ailleurs, tu ne voudrais pas me remplir les cuves, avant de partir, s’il te plaît ? - … Tony ! »
Le mutant leva les yeux au ciel avec un soupire, mais finit par s’exécuter. Ce n’était pas bien méchant, après tout, et si ça pouvait faire plaisir…
Sujet: Re: • Tommy ▬ Writing Challenge #01 Mer 16 Nov - 21:56
“What’s with the pigtails?”
...
« Qu’est-ce qu’il y a avec les tresses ? »
Brunnhilde posa les mains sur ses hanches, fixant tour à tour Stephen, Wong et Tommy. Ce dernier se mordait l’intérieur de la joue, en contemplant la guerrière, tandis que le majordome tentait de trouver un moyen pour se sortir de là. Ils savaient tous les deux que Stephen et son tact légendaire allait très certainement, et très bientôt, faire mouche et si cela semblait presque amuser l’océanologue (c’était son œuvre, après tout), l’autre ne semblait pas aussi à l’aise. Non pas que Wong apparaisse mal à l’aise : disons simplement qu’il semblait plus fatigué qu’à l’accoutumé, et qu’il ne semblait pas d’humeur à supporter n’importe quel éclat.
« Elles sont… - Je vais préparer le thé. » s’esquiva finalement l’asiatique, coupant Stephen.
Le Sorcier lui lança un regard courroucé, avant de poser son regard sur Tommy. Il avait l’impression de lire de l’amusement au fond de son regard, mais aussi quelque chose comme « c’est toi qui a merdé, tu pourrais assumer ! ». Un léger sourire en coin apparu sur ses lèvres alors qu’il échappait consciencieusement au regard de son petit-ami sorcier.
« Je disais donc : elles sont hideuses. Avec des traces de… Tommy, pourquoi il y a du vert dans ses cheveux ? J’ai du mal à comprendre. »
Devant la tête éberlué de Brunnhilde, qui semblait ne pas en revenir, l’océanologue réussi à articuler que ce n’était pas lui, ce n’était pas de sa faute, et il s’échappa rapidement pour rejoindre Wong dans la cuisine, abandonnant Stephen aux questionnements de Brunnhilde. Les faits étaient que, alors que la guerrière s’était gentiment assoupie sur le canapé, Tommy avait soudainement eu l’envie irrésistible de dénouer ses tresses pour passer ses doigts dans les cheveux dorés de la guerrière. Il était persuadé qu’ils étaient doux, et il n’avait pas été déçu : et la seule raison pour laquelle Stephen l’avait laissé faire, c’était qu’il avait trouvé ça amusant de pouvoir ensuite regarder le mutant s’acharner à tenter de les lui refaire. Ni vu, ni connu. Wong, passant par-là, avait protesté qu’il n’apprécierait pas vraiment qu’on s’occupe de ses cheveux quand il dormait, pour peu qu’il en ait. D’un regard entendu, Stephen et Tommy s’étaient donc, ensembles, appliqués à les lui refaire. Le Sorcier n’a évidemment pas pu s’empêcher d’ajouter sa touche personnelle – soit un peu de vert – tandis que les tresses nouées par Tommy était très… Approximative. Puis Brunnhilde s’était réveillée, et les avait entendus parler de « tresses »…
Lorsque Tommy revint finalement auprès du Sorcier, celui-ci lui lança un regard plein de reproches sur cet abandon soudain, tandis que Brunnhilde, elle, semblait finalement plus amusée qu’autre chose. Elle croisa les bras sous sa poitrine et les toisa tous les deux, à tel point que le mutant se demanda s’il n’aurait pas mieux fait de rester caché dans la cuisine.
« Wong ? Tu peux ramener une petite bassine d’eau, s’il te plaît ? On va faire travailler tes patrons. On va leur apprendre à s’occuper des cheveux d’une Dame, peut-être que l’envie leur passera de jouer aux coiffeurs, comme ça. » Il n’y avait aucun reproche, aucune colère dans sa voix. Non, elle semblait plutôt fière d’elle ; « Eh, Stephen, n’essaie même pas d’y échapper ! »
Sujet: Re: • Tommy ▬ Writing Challenge #01 Mer 16 Nov - 21:56
“How have you made it this long without someone throwing you out an airlock or something ?”
...
« Comment as-tu tenu si longtemps sans que personne ne te pousse à travers un sac de décompression, ou autre chose ? »
Tommy pencha légèrement la tête, son regard céruléen passant de la Veuve Noire – qui venait de prendre la parole – à Iron Man et son mauvais jeu de mots. Le mutant appréciait Tony, malgré ses coups de folie et sa grandiloquence, et malgré le coup de l’Eau de Sirène encore tout frais dans son esprit, aussi attendait-il de voir sa réaction. Captain America l’empêcha de répondre quoi que ce soit, lançant par la même occasion un regard réprobateur à Natasha :
« Nous ne sommes pas ici pour parler de ça, aujourd’hui. »
En effet. De ce qu’avait compris Tommy, ils avaient plutôt l’air de parler de la menace à laquelle ils avaient dû faire face, quelques mois plus tôt, à New York. Pour certain dont ils ne connaissaient pas les noms, cela ne servait plus à rien de s’en faire, maintenant. Il était trop tard, la menace était passée et n’était plus d’actualité. Pour d’autres – comme Steve, Tony, Natasha ou les Avengers en général – ne pas en parler du tout avait été leur erreur, la dernière fois. Et s’ils avaient déjà frappé deux fois, rien n’assurait qu’ils ne frapperaient pas encore. Cette perspective faisait frémir Tommy, sur sa chaise, dans un coin de la pièce, à l’écart de la table autour de laquelle étaient réunis les héros.
« Personne n’a pris au sérieux l’attaque des Skrulls et des Krees contre Hulkling, avant que New York explose, mais il n’est pas dit qu’eux non plus ne veuille pas revenir par ici. » lâcha un homme, relativement jeune, aux cheveux blancs et aux yeux verts que l’océanologue identifia comme étant le nouveau Captain Marvel, des Avengers II.
De vagues murmures traversèrent la table, alors que Tommy reposait finalement son regard sur Stephen. S’il observait tous les héros, impressionné de se trouver en présence d’un si grand nombre d’entre eux à la fois, il ne pouvait s’empêcher de toujours revenir sur le Sorcier Suprême, laissant un sourire timide – et extrêmement fier – apparaître sur son visage. Il était fier de voir son compagnon entouré de tous ses extraordinaires collègues, il était fier malgré son air de ne pas avoir grand-chose à faire de ce qu’il se disait autour de cette table et, surtout, il était fier que Stephen lui fasse assez confiance pour l’emmener à une réunion de super-héros, même excentré et seul sur une chaise, dans un coin de la pièce. Il venait, en quelque sorte, d’être présenté à la « super-famille » du Docteur Strange. Peu importe ce que pouvait dire le Sorcier, c’est un peu comme ça que Tommy voyait la chose : leur relation était assez sérieuse pour pouvoir être dévoilée aux autres héros.
« Si tout le monde se met à parler de leur méfiance vis-à-vis d’extra-terrestres étant très certainement à plus millions d’années-lumière d’ici, puisse faire part de ma méfiance à moi vis-à-vis du Wakanda, beaucoup plus proche et menaçante de moi que vos aliens de vous ? »
Le regard du mutant dériva de quelques centimètres sur la gauche. En parallèle de Stephen se trouvait celui que le Sorcier lui avait présenté comme étant Namor, roi Atlante. Tommy avait alors mieux compris pourquoi l’homme l’avait dévisagé et observé, l’air de dire « alors c’est lui, l’homme-sirène », avec une curiosité un peu trop poussée qui avait fait rougir l’océanologue. Gêne qui avait rapidement disparue lorsque Spider-Man et Tony vinrent le saluer voire, pour le premier, presque s’extasier sur le fait qu’il soit une sirène (quoi que, il ne saurait dire s’il se moquait gentiment de lui ou non), avant de saluer timidement Miss Marvel et d’autres femmes qu’il ne connaissait que de vue, mais qui lui semblaient toutes si puissantes.
Aux paroles de Namor, un homme sursauta, avant de se lever en faisant racler sa chaise. Tommy s’attendait à voir Black Panther exploser de colères contre ces accusations, mais il répliqua d’une voix maîtrisée, crachant tout de même – mais de manière fort diplomatique – ce qu’il pensait de Namor. Ce fut Stephen, cette fois, qui ramena le silence. Quiconque aurait observé Tommy lorsque son compagnon pris la parole aurait pu croire qu’il avait soudainement la galaxie pleine d’étoiles dans les yeux.
« Ce n’est pas le sujet, et évitons de déclencher une guerre inutile, Namor. Reprenons, histoire de pouvoir rentrer chez nous le plus rapidement possible… »
Ce n’était peut-être pas la meilleure intervention qui soit, mais cela ramena le calme, quoique certains se retinrent certainement de faire quelques remarques au Sorcier après avoir lancé un furtif coup d’œil au sage mutant que les observait sans mot dire sur sa chaise. La réunion ne dura pas bien plus longtemps ; après avoir encore évoqué la menace que pouvait potentiellement être les Chitauris, et les menaces plus générales qui pouvaient venir de l’espace, ils tentèrent de trouver quelques idées et solutions à mettre en place pour être mieux préparé contre cela à l’avenir. Et ne plus avoir à rayer une ville de la carte.
Tommy sourit timidement, les joues légèrement rouges, lorsque les héros se levèrent eux-mêmes pour partir ou s’attarder un peu. Le roi Atlante fut le premier à partir, jetant un coup d’œil à Tommy au passage, avant de décider, certainement, qu’il ne serait pas trop dégradant de lui parler et de lui proposer de venir visiter son royaume, un de ces jours. Stephen arriva peu de temps après le départ de Namor, croisant les bras :
« Dans ses rêves, peut-être. On rentre. »
Tommy esquissa un sourire amusé, avant de s’esquiver d’un pas en sentant le bras de Stephen glisser autour de sa taille, certainement pour les téléporter chez eux :
« Attend, il faut que je dise au revoir ! »
Stephen soupira en levant les yeux au ciel, avant de lui dire de se dépêcher. Tommy se retint de retrouver les héros restant pour les saluer, et les remercier d’avoir accepté sa présence – ce qui arracha un imperceptible sourire au Sorcier – avant qu’il ne rejoigne son compagnon et que, finalement, ils ne rentrent chez eux. L’un ravi d’être enfin rentrée, l’autre enchanté d’avoir pu assister à cette réunion.
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Tommy M. Summerfield
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Sujet: Re: • Tommy ▬ Writing Challenge #01 Mer 16 Nov - 21:57
“Ow, what was that for ?”
...
« Ow, c’était en quel honneur ? »
Tommy releva les yeux vers le visage de Stephen en posant sa question. Un sourire ravi et énamouré s’étendait finement sur ses lèvres, tandis qu’il caressait doucement le torse du sorcier du bout des doigts de sa main gauche, retraçant parfois le contour de ses muscles, tandis qu’il s’appuyait sur son coude droit, le bras et la main glissés derrière la nuque de son compagnon. Un sourire un peu plus taquin apparu sur le visage du Sorcier qui se redressait légèrement pour déposer un baiser au coin des lèvres de Tommy, sa main parcourant doucement ses côtes avant qu’il n’enlace sa taille, venant se caler contre lui.
En rentrant de l’Aquarium, un peu plus tard qu’à son habitude, l’océanologue avait eu droit à une jolie surprise ; un bon repas, entièrement préparé par Stephen. Cela était d’autant plus plaisant que le Sorcier avait fait l’effort non seulement de faire à manger, mais en plus de manger également – et avec appétit. Ce qui ne semblait peut-être pas grand-chose pour quelqu’un d’autre avait ravi Tommy au plus haut point. Pas que le Sorcier ne néglige ses besoins, Tommy savait qu’il ne se laisserait pas mourir de faim, de fatigue ou ce genre de chose mais… Parfois, Stephen ne prenait pas assez soin de lui-même au goût du mutant, qui se faisait donc un devoir de veiller au bien-être de son compagnon. C’était donc avec une grande joie – et un amour toujours renouvelé – qu’il avait accueilli ce repas inattendu, mais pas moins désiré. Surtout quand Tommy faisait lui-même parti du dessert.
« Rien de spécial. Juste toi et moi, chéri. »
Le mutant laissa son sourire s’agrandir encore plus, avant de se pencher vers lui pour l’embrasser au coin des lèvres dans un roucoulement comblé. Stephen sourit contre son visage, en le faisant basculer sur lui, afin de pouvoir l’embrasser tendrement.
« Tu es adorable, mon cœur. Et ça m’a vraiment fait plaisir. C’était une agréable surprise. - Hum… Je vais penser à noter ça quelque part. - Et moi, à rentrer plus souvent plus tard. - N’essaie même pas, je te préviens. »
L’air un peu trop sérieux de Stephen arracha un gloussement à Tommy, qui posa doucement une main sur son visage pour caresser sa joue :
« Et gaspiller de précieuses minutes que je pourrais passer près de toi ? Non, je n’essaierai même pas. - Toi aussi tu es adorable, Tommy. Mais je ne pourrais pas passer toutes mes soirées à te câliner, quand bien même j’en aurai envie, tu sais. - Même si tu médites, et que je suis dans le salon, je suis près de toi, d’une certaine manière. Ça me suffit, je sais que tu as des devoirs bien plus lourds que ceux la plupart de gens, que tu es le Sorcier Suprême. Je le sais, et je l’ai choisi. »
Stephen observa Tommy quelques instants, avant de le prendre dans ses bras et de le serrer doucement contre lui. Le mutant se mit à roucouler doucement, avant de déposer plusieurs baisers légers dans son cou, avant de finalement s’extraire de son étreinte en pouffant un peu devant le regard perplexe de Stephen.
« J’ai envie d’un bon jus d’orange pressé. Je te ramène quelque chose ? » demanda l’océanologue d’une voix douce, en attrapant une serviette pour la nouer autour de sa taille.
Il était amusant de voir que Tommy, qui était pourtant toujours aussi pudique et prude (même s’il s’arrangeait un peu), ne l’était pas tant que ça chez le Sorcier, malgré la présence de Wong. Il avait eu peur, au début, de se trouver intimidé au quotidien par la présence du majordome mais s’était, finalement, totalement habitué à sa présence. Et sans être indécent – entendez par là qu’hors de la chambre, il ne se promènerait pas nu – sortir avec une simple serviette ne le dérangeait pas plus que ça. Surtout qu’à cette heure, hormis un ou deux chats curieux, il y avait peu de chance qu’il croise quelqu’un dans les couloirs.
« Non, merci. Dépêche-toi juste de revenir. »
Tommy secoua la tête avec un air amusé, avant de descendre rapidement à la cuisine pour presser une orange avec la machine, avant de remonter tout aussi rapidement. Comme il l’avait prévu, hormis Virgo qui l’avait suivit – ce chat devait être celui qui avait le plus adopté Tommy – il n’avait croisé que quelques regards brillants dans le noir. Lorsqu’il referma la porte de la chambre après y être rentré, il sursauta légèrement en voyant Stephen debout, juste devant lui, avant d’esquisser un sourire – jusqu’à, du moins, ce que sa serviette tombe au sol et que Stephen ne pose ses mains sur ses hanches.
« Oops », fit innocemment le Sorcier avec un sourire taquin, avant de l’attirer contre lui pour embrasser sa nuque.
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Tommy M. Summerfield
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Sujet: Re: • Tommy ▬ Writing Challenge #01 Mer 16 Nov - 21:57
“Ugh, why did I eat that ?”
...
« Ugh, pourquoi j’ai mangé ça ?... »
Stephen lança un regard à Tommy, qui avait posé ses mains sur son ventre. Il avait un soudain doute : était-ce lui qui venait de parler, ou son compagnon qui n’avait pas l’air dans son état normal. Qui avait carrément l’air mal, en fait : pâle, grimaçant, les bras croisés et resserrés autour de son ventre… Stephen se leva de table, lançant un regard noir à Brunnhilde qui avait tenu à préparer le repas, et posa une main sur l’épaule de l’océanologue : « Chéri, tout va bien ? »
Tommy secoua négativement la tête, avant de repousser gentiment Stephen pour sortir de la pièce, certainement pour se rendre aux toilettes. Un air inquiet passa sur le visage du Sorcier, qui se retourna vers Brunnhilde ; la Valkyrie semblait aussi étonnée que lui-même, et haussa légèrement une épaule en comprenant les reproches muets qui lui étaient adressés.
« Je n’ai rien fait ! Les produits étaient frais, j’ai vérifié, et je n’ai pas abusé sur l’alcool… Wong m’a bien guidé pour adapter le dosage à votre capacité à avaler tout ça… Et surtout à la sienne. - Je ne crois pas que l’idée même de nous faire un plat Asgardien fut bonne, à la base. »
Brunnhilde pinça les lèvres, un peu vexé, tandis que Stephen sortait de la pièce pour voir comment se portait Tommy. Elle lui emboîta le pas, bien décidée à comprendre ce qui n’allait pas dans la préparation de son plat et, surtout, pour s’assurer que son ami n’était pas en train de mourir dans un coin de la maison par sa faute. Le mutant se tenait appuyé contre un mur, à côté des toilettes. Il était toujours aussi pâle, tremblant, le regard hagard. Il avait l’air totalement perdu, au bord de la panique. Ca semblait allait plus loin que la simple intoxication alimentaire.
« Qu’est-ce que tu as fait ? - Mais rien, je- - Stephen ! » couina Tommy, coupant court la dispute entre le Sorcier et la Valkyrie. « Je suis désolé… Je suis désolé… - Désolé ? Tommy, désolé pour quoi ?... »
Le hoquet que voulu étouffer Tommy inquiéta d’autant plus Brunnhilde et Stephen qu’il ne répondit pas immédiatement ; Brunnhilde passa un bras sous les aisselles du mutant pour le soutenir et l’éloigner du mur, tandis que Stephen avait posé ses mains sur les épaules de son compagnon, cherchant son regard.
« Désolé pour quoi ?... - Je… Je suis enceinte… »
Stephen se figea. Brunnhilde se figea. Le monde se figea.
« NOOON ! »
Stephen cria, se relevant d’un coup. Il posa une main sur ses yeux, essayant de calmer sa respiration, et rejeta la couverture en sortant du lit, avant de lancer un regard à Tommy, qui semblait dormir paisiblement. Revenant sur le matelas, il finit par poser ses mains sur le ventre de son compagnon, histoire de se rassurer. Le mutant battit des paupières, relevant les yeux vers Stephen, avant de poser une main sur sa joue :
« Chéri ?... - … Un cauchemar, t’inquiètes pas. - Tu veux en parler ? - Non, surtout pas. » grogna le Sorcier en se réinstallant dans le lit.
Il laissa Tommy le prendre dans ses bras, et se blottit contre lui avec un petit soupire rassuré. Plus jamais il ne laisserait Brunnhilde leur cuisiner ce genre de plat.
Sujet: Re: • Tommy ▬ Writing Challenge #01 Mer 16 Nov - 21:57
“In my defense, it seemed like a brilliant idea at the time.”
...
« Pour ma défense, cela me semblait être une idée brillante, sur le coup. »
Tommy lança un regard en coin à Stephen, légèrement tendu, qui venait de murmurer. A lui aussi, d’accord. Sans doute parce qu’il était trop naïf et qu’il avait trop foi en l’espèce humaine – ou en toute espèce douée de raison. Il avait accepté, naturellement, d’inviter Mordo à venir au restaurant avec eux. Il s’était dit que, peut-être, les deux anciens disciples de l’Ancien réussiraient à se parler, et peut-être à trouver un terrain d’entente. Oui, c’était au départ son idée : mais il ne pensait pas que Stephen veuille réellement la mettre en application… Oh, le mutant n’était pas dupe : il savait bien que Stephen ne faisait pas ça dans le but de devenir ou redevenir plus ou moins proche du baron : il s’ennuierait trop. Alors, pourquoi ? Peut-être justement pour s’amuser un peu.
En se rendant au restaurant où ils s’étaient donnés rendez-vous, ils furent surpris d’y voir le rival de Strange. Stephen n’aurait pas réellement pensé que Mordo accepterait de dîner avec eux, même si Tommy lui avait dit qu’il était peut-être animé de bonne volonté, et désirait se voir octroyer une seconde chance – mais Tommy était toujours trop optimiste, et ils étaient donc rentrés à l’intérieur du bâtiment, afin de passer la soirée, ensemble. Ce fut l’occasion pour l’océanologue de rencontrer enfin ce sorcier dont Stephen lui parlait souvent, mais qu’il n’avait encore jamais vu. Quand ils échangeaient, le Sorcier Suprême les observaient, parfois silencieux. Observateur. Jaugeur. Et il se demandait si, finalement, tout cela avait été une bonne idée.
« Pourquoi ? Il prépare quelque chose ? »
Tommy lui répondit dans un même murmure. Mordo s’était levé pour aller aux toilettes, mais on n’était jamais trop prudent. Tommy ne se sentait pas en danger – il ne se sentait presque jamais en danger – mais le fait que son homme soit soudainement moins assuré qu’au début de la soirée ne l’encourageait pas à rester aussi serein. Après tout, l’homme avec qui il parlait était celui qui faisait que, assez souvent, Stephen revenait plus ou moins amoché. Etait-ce bien prudent de se livrer – en restant raisonnable – à ce sorcier ? Heureusement, il n’avait pas bu, et Mordo ne saurait jamais ce qu’il lui était arrivé sur le pont de Brooklyn, un soir de Noël.
« Je ne pense pas. Je ne sais pas. Je le trouve trop calme… - Peut-être qu’il veut vraiment se repentir. - Tommy, il faut que tu arrêtes de faire confiance à tout le monde, en particulier aux gens comme Mordo ou Brittany… »
Tommy pinça légèrement les lèvres en hochant la tête. Il ne connaissait pas Mordo comme Stephen le connaissait, et il était bien trop crédule pour imaginer tout ce que Mordo pouvait lui-même imaginer faire… Tout comme il n’aurait jamais cru que Brittany serait capable de lui faire mal, physiquement, avant qu’elle ne lui ouvre le crâne. Il soupira légèrement, lorsque Stephen se pencha pour lui voler un chaste et rapide baiser, qui surprit Tommy – avant qu’il ne s’aperçoive que leur invité venait de se rassoir face à eux.
« Tu de la chance de l’avoir, Stephen. C’est bien d’en profiter. »
Si Tommy roucoula légèrement en lançant à son homme un regard tendre, il se heurta à l’expression fermée – et pensive – du Sorcier Suprême. Stephen n’avait pas réellement apprécié la tournure de la phrase de Mordo. Cela ne lui disait rien qui vaille, et il ressentait presque le besoin de marquer son territoire, ou même d’expédier directement Tommy chez eux. Mais ce serait certainement un peu trop excessif…
La soirée se termina non sans un certain soulagement de la part du Sorcier. Tommy, qui ressentait sa tension, essayait régulièrement de l’apaiser en posant une main sur son bras, en lui glissant un regard tendre ou en lui adressant un sourire réconfortant : tout se passait bien, personne n’était mort. « Pas encore » semblait lui dire les yeux gris de son petit-ami : « Je ne serai tranquille qu’au Sanctum Sanctorum ». Peut-être avait-il raison, une fois de plus. Toujours est-il qu’il se leva pour aller régler l’addition, gratifiant Tommy d’une tendre caresse au passage. Et le temps qu’il revienne, il n’y avait plus de trace ni du sorcier, ni de la sirène.
Le regard de Stephen se fit soudainement plus dur. Il serra légèrement les dents pour rester calme : il ne restait plus rien, sans doute étaient-ils sortis tous les deux et l’attendaient-ils dehors… Bon, cela l’étonnait un peu de Tommy, mais si Mordo avait insisté, cela ne l’étonnait finalement pas que son petit-ami ait cédé. Il était beaucoup trop gentil… Pour une fois, il aurait dû savoir qu’il n’aurait pas fallu l’être. Prenant sur lui, Stephen attrapa son manteau de manière quelque peu précipité, mais sans qu’il ne semble paniqué, lorsqu’il entendit le tintement de quelque chose tombant sur le sol. Il se figea, avant de se pencher pour ramasser l’anneau tombé au sol. Jamais Tommy n’aurait abandonné cet anneau – jamais il n’aurait dû quitter son doigt.
Il avait merdé, n’est-ce pas ? Stephen sorti du restaurant en serrant l’anneau entre ses doigts, prenant le temps de faire le tour de celui-ci, et de se rendre sur le parking, avant de s’autoriser à paniquer. Comment avait-il pu faire confiance à cet homme ? Comment avait-il pu laisser Tommy seul avec lui, même durant quelques minutes à peine ? Mordo n’avait pas pu faire ça, tout de même, lui voler son compagnon sous son nez ? Apparemment, si. Il pesta, fourrant l’anneau dans sa poche en essayant de retrouver l’esprit de son mutant : presque rien. Il était peut-être assommé – au moins, il était en vie. Pour le moment.
Stephen apparu au milieu du salon, tandis que Wong et Brunnhilde prenaient du thé pour l’un, et une bière pour l’autre. Ils relevèrent tous les deux la tête vers le sorcier, surpris – et Brunnhilde allait ouvrir la bouche, très certainement pour demander où se trouvait Tommy, lorsque l’anneau retomba au milieu de la table avec un petit son mat, tournant bruyamment sur lui-même avant de s’immobiliser sur la table.
« Il a pris Tommy. Il faut que j’aille le chercher avant qu’il ne soit trop tard… »
Dernière édition par Tommy M. Summerfield le Mer 16 Nov - 22:25, édité 1 fois
Tommy M. Summerfield
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Sujet: Re: • Tommy ▬ Writing Challenge #01 Mer 16 Nov - 21:58
“Run!”
...
« Cours ! »
Tommy chancela un peu sur ses jambes, avant de tomber à genoux. Son cœur battait à ses oreilles, il avait la gorge sèche, et la voix de Brunnhilde, pourtant tout près, résonna tout d’abord comme un lointain écho. Echo qui s’intensifia avec – il avait l’impression – une lenteur des plus frustrantes. Tout lui semblait flou, et ses jambes tremblaient comme du coton. Il avait l’impression de n’avoir pas touché la terre ferme depuis plusieurs jours, et qu’il sentait la Terre tourner, ce qui lui donnait presque le tournis ; en plus, il avait chaud. Et tentait de comprendre ce qu’il lui était dit, avant que la voix de la guerrière n’explose soudainement à son oreille :
« Cours, Tommy, cours ! »
Le monde revint soudainement à lui, et il prit ses tempes entre ses paumes avec un grognement rauque. Il oublia rapidement la pointe de migraine qui l’avait pris, et quitté presque aussitôt, pour relever ses grands yeux bleus sur Brunnhilde et se relever. Elle l’attrapa par le bras pour l’aider à se relever et l’entraîner à sa suite, Dragonfang au poing. Le mutant se remémorait peu à peu ce qu’il lui était arrivé : lorsque Stephen était parti payer l’addition, Mordo avait observé le Sorcier quelques instant, avant de se pencher vers Tommy. Le rival de Stephen s’était retrouvé avec son anneau protecteur entre les mains, sans que le mutant ne comprenne : mais il avait frémit, ayant un mauvais pressentiment, et le temps qu’il se retourne vers Stephen, il se trouvait dans un tout autre endroit. Un vieil immeuble en ruine qu’il aurait bien été incapable de situer. Mordo lui avait ensuite expliqué qu’ils allaient faire venir Dormammu, et qu’il était un sacrifice de choix, compte tenu de sa relation privilégiée avec le Sorcier Suprême. Il avait dû ensuite être assommé, et c’était plus ou moins réveillé, attaché au-dessus de ce qu’il lui aurait semblé être un cratère de volcan, s’ils n’étaient pas restés à Los Angeles. Y étaient-ils seulement ?
« Ce n’est pas le moment de réfléchir, Tommy ! Stephen s’en occupe, vient, il faut te faire sortir d’ici. »
Brunnhilde pressa son bras, ce qui eut pour effet de le ramener à l’instant présent ; le mutant jeta un coup d’œil par-dessus son épaule pour voir Stephen léviter dangereusement vers Mordo. D’ici, il n’avait pas l’impression qu’il y ait un volcan quelque part, mais il se souvenait pourtant clairement de la chaleur qu’il avait ressenti, et qui ne devait pas être uniquement dû au climat local… Il croisa le regard de Stephen – un mélange de colère et d’inquiétude – et s’arrêta brutalement.
« Mais, je ne veux pas… - On ne discute pas, Tommy, ordre du Sorcier Suprême. Wong doit nous ramener. Et je ne suis pas certain qu’il retienne ses coups, cette fois. »
Tommy hocha doucement la tête d’un air penaud, soupirant, avant de se remettre à courir à la suite de Brunnhilde qui ne le lâchait pas. Lorsqu’ils sortirent enfin du bâtiment, Wong attrapa à son tour le bras de Tommy pour le pousser dans la voiture. Brunnhilde hésita une seconde, avant de les rejoindre en pestant :
« Je n’y suis pas retournée uniquement parce que je lui ai promis de veiller sur toi. »
Tommy lança un regard inquiet vers le bâtiment qu’il venait de quitter, et Wong démarra la voiture avant qu’il n’ait l’idée d’en sauter pour y retourner en courant. Le mutant aurait préféré que Brunnhilde ne suive pas la promesse qu’elle lui avait faite, et qu’elle retourner aider Stephen. Recroquevillé dans son siège, il s’en voulait pour ce qui était arrivé, culpabilisait parce que son homme était en train de se battre, pour lui. Encore une fois, il n’avait pas été capable de se débrouiller.
« Monsieur ? Nous sommes arrivés. Allez vous immerger un peu, ça vous fera du bien… - Non, Wong, je veux attendre Stephen… - Tommy, écoute-le. - Non, non ! C’est encore de ma faute, je suis… Je suis incapable de me défendre, il est en train de se battre parce que je- - Vous ne pouviez rien y faire, Monsieur… - Mais- - Tommy… »
Le mutant tourna la tête en direction de la porte. Stephen était rentré, déjà – Tommy courut se jeter dans ses bras, et Stephen l’enlaça en le gardant jalousement contre lui, enfouissant son visage dans le creux de son cou, inspirant son parfum – ayant une légère odeur de fumée – comme pour se rassurer, l’un et l’autre, et vérifier qu’ils étaient bien là, que tout était bien terminé.
« Stephen ! Stephen, ça va, tu n’as rien, tu n’es pas blessé ? - Eh, c’est moi qui devrais te demander ça, chéri… »
Tommy secoua doucement la tête, négativement. Il n’avait rien ou, du moins, il lui semblait n’avoir rien. Stephen le lâcha pour aller remercier Wong et Brunnhilde, avant de reprendre la main de Tommy pour l’emmener prendre un bain. Ils en avaient besoin tous les deux, que ça soit pour se régénérer un peu ou pour se débarbouiller du sang qui avait coulé de quelques entailles au visage. Lorsqu’ils furent tous deux installés dans l’eau, la sirène pris un gant pour nettoyer délicatement le visage de Stephen.
« Mordo, il ?... - Oh, on ne le reverra plus avant un moment, je pense. Ne t’inquiètes pas, ça n’arrivera plus… - Je suis désolé… - Ne le sois pas. J’aurai dû faire plus attention… Détends-toi juste, d’accord ? » Stephen pris doucement le gant « C’est moi qui m’occupe de toi, ce soir, je ne veux pas te voir faire quoi que ce soit… - Hum… Je t’aime, Stephen. - Moi aussi, Tommy, tu n’as pas idée d’à quel point je t’aime… »