Dukett
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 | | Sujet: Re: 01 - Entre mensonges et vérités Lun 7 Jan - 22:11 | |
| Le dieu des mensonges regarda les deux livres qu'elle lui tendait, sans faire aucun geste pour les prendre. Et pourtant, têtue jusqu'au bout, elle ne baissa pas les bras. Elle voulait qu'il les prennes, parce que cela voudrait dire qu'il reviendrait. Ce serait une petite victoire pour la bibliothécaire, savoir que le dieu resterait fidèle à l'endroit et n'irait pas fouiner ailleurs. A moins qu'il parte avec les livres et les garde jalousement pour lui-même, ce qui n'était pas une idée aussi saugrenue que ça. C'est pourquoi elle garda les bras tendus vers lui, tout en exprimant le fond de sa pensée.
Il soutenait son regard sans broncher – mais le contraire aurait été étonnant, voir décevant de sa part -, un petit sourire aux lèvres. Qu'il la laisse finir avant de tirer des conclusions hâtives ! Et surtout, qu'il la laisse finir avant de partir ; sa main posée sur la poignée semblait presque menaçante, surtout qu'il n'avait toujours pas récupéré les bouquins. Elle s'empressa donc de terminer son explication, parce que non elle n'était pas folle au point d'oublier ce qu'elle avait dit un peu plus tôt.
- Victoire : J'ai eu peur pour vous.
Elle le pensait réellement. Pourtant, l'arrogant dieu qui se tenait devant elle semblait sous le choc. Quoi ? N'avait-elle pas le droit de s'inquiéter pour lui parce qu'il était Loki ? Un dieu n'avait pas besoin que l'on s'inquiète pour lui ? Peut-être était-ce son statut de ''dieu des méfaits'' qui faisait que peu de personne semblait se soucier de sa santé. Et bien, même si cela le dérangeait, il allait devoir faire avec. Quelqu'un ici avait eu peur pour lui et, malgré tout le mal qu'il avait pu faire, se soucier de sa santé. Oui oui. Autant se suicider immédiatement si personne ne s'inquiétait pour vous, ne serait-ce qu'un tout petit peu. Loki avait un sourcil levé et la bouche entrouverte. Il était figée dans cette drôle d'expression qui, aux yeux de Victoire, le rendait un peu plus humain (métaphoriquement parlant, évidemment). Elle avait réussis à le toucher – en bien ou en mal ? - et s'en sentait presque fière. Il était mignon, comme ça, même si elle ne s'attarda pas là-dessus et continua son petit discours.
Et finalement, elle aurait peut-être dû se taire et le laisser dans son état de béatitude, de stupeur. La surprise passée, il n'avait pas spécialement eut l'air d'apprécier la suite. Son regard devint tellement froid que la rouquine en frémit et sa bouche se tordit en une drôle de grimace. C'était pas vraiment bon, ça, comme réaction. Risquait-elle de finir écraser sous un bus ? Il lui arracha les livres des mains avant de cracher :
- Loki : Et c'est moi qu'on accuse de mentir ? Je ne suis pas seulement mauvais, je suis aussi fourbe et cruel. Vous ne me connaissez pas, mortelle. Hors de mon chemin.
Elle n'eut pas le temps de se défendre qu'il sortait en claquant la porte dans un bruit de verre qui se fracassait au sol. La clochette tinta quelques instant en rejoignant les débris de porte qui jonchaient le sol, et qui serait très bientôt rejoint par les bordures en acier blanc qui ne tenaient plus que par un gond.
Non, je ne mens pas. Je ne vois pas pourquoi je vous mentirais. La jeune mutante restait figée devant ce qui avait été autrefois l'entrée de la bibliothèque. Vous n'êtes pas que... Mauvais, fourbe ou cruel, quoi que vous pensez. Elle ne comprenait pas sa soudaine colère, son besoin de détruire la pauvre porte qui ne lui avait rien fait de mal. Non, je ne vous connais pas. Mais j'aurai aimé y remédier... Qu'allait-t-elle dire ? Comment diable pouvait-on détruire ainsi une porte ? Elle n'allait tout de même pas avouer que le dieu des mensonges étaient venu et avait détruit l'entrée de la bibliothèque juste parce qu'elle l'avait mis en colère ! De une, ça paraîtrait bizarre qu'elle soit toujours en vie si elle ne donnait pas tous les détails (quoi que) et, de deux, autant appeler les Avengers directement. N'ayez crainte, je ne me mettrai pas en travers de votre route. Elle ne savait même pas pourquoi elle s'embêter à répondre mentalement aux paroles du dieu. Elle n'était pas encore schizophrène, mais, disons, le choc aura quelques peu altéré ses capacités mentales pendant quelques secondes.
La boule, qui n'avait pas quittée sa gorge depuis qu'elle avait été dégagée de l'étagère et qu'elle avait tenté de réprimer par tout les moyens, reprit finalement le dessus. Un sanglot sonore retentit un peu trop fort dans la bibliothèque soudainement trop silencieuse. Trop d'émotions, trop de chance, trop de découvertes et trop de danger pour une seule humaine en moins d'une heure. Trop, trop, trop. Elle essuya ses larmes d'un revers de la main, se rendant compte par la même occasion qu'elle n'avait plus les livres. Un coup d'œil rapide autour d'elle lui apprit qu'il les lui avait prit. Ah, oui, c'est vrai, il les lui avait carrément arraché des mains avant de partir. Comment avait-elle pu oublier ?
Un petit sourire vint illuminer son visage humide. Ses yeux pétillaient de nouveaux. Elle allait le revoir, c'était certain. Il allait revenir. Et elle essaierai de rester sage, cette fois. De ne pas le faire sortir de ses gonds (comme la porte venait de le prouver, ça ne donnait jamais rien de bon). De rester à sa place – mais ça, ça allait être diablement difficile, vu sa curiosité naturelle et tout ce qui venait de se passer.
- Vieil homme : Mademoiselle Reecey ? Tout va bien ?
Victoire sursauta. Elle releva la tête, sortant de ses pensées encore quelques peu chamboulées, et sourit au vieil homme qui se tenait dans l'embrasure de... Dans l'embrasure. Il s'agissait d'un habitué de la bibliothèque, qui venait ici depuis belle lurette, tous les jours, à peu près au même heure.
- Victoire : Oui, oui ! Tout va très bien, ne vous inquiétez pas.
Il leva les sourcils et fit cette tête que tous les vieillards arrivent à faire quand ils semblent septique, regardant les débris de verre et, plus loin, l'étagère au sol.
- Vieil homme : Eh ben. Que vous est-il arrivé ? Personne n'est venu vous embêter au moins ?
- Victoire : Non, bien sûr que non ! Pourquoi viendrait-on ainsi saccager une bibliothèque sans toucher à la bibliothécaire, hein ? Juste un coup de vent – un gros coup de vent j'entends. La porte à claquée un peu trop fort, et l'étagère ben... Elle est tombée.
- Vieil homme : Vous avez les yeux rouges. Vous avez pleuré. Pourquoi ?
La mutante baissa la tête quelques secondes, sans se départir de son sourire. Que pouvait-elle répondre à cela ?
- Victoire : Le choc, c'est tout. J'ai eu peur, j'ai craqué.
- Vieil homme : Hanhan. Heureusement que rien ne vous ai tombé dessus. Vous voulez un coup de main, peut-être ?
- Victoire : Oh, je... Oui, merci.
Le vieil homme enjamba du mieux qu'il pu les débris de verre pour commencer à ramasser les ouvrages dispersés sur le sol. La rousse resta encore quelques secondes à observer la rue, avant d'aller chercher un balais pour dégager l'entrée. Elle essayait de se concentrer sur ce travail supplémentaire, mais son esprit se tournait toujours vers l'auteur du saccage. Elle se demandait à quel point elle avait put lui semblait pathétique et incommodante. Elle se demandait aussi quand est-ce qu'elle le reverrait, et s'il y aurait encore de la casse.
- Vieil homme : C'est un homme, n'est-ce pas ?
- Victoire : Quoi ? Ah, euh, non, pas du tout !
- Vieil homme : On ne me la fait pas à moi ! Ah, sacrée jeunesse. C'est toujours quand il faudrait avoir les pieds sur terre qu'on a la tête dans les nuages. Il est mignon ?
- Victoire : Ce n'est pas un homme.
Le vieillard était un vieil ami de Tom, l'ancien propriétaire. Il connaissait l'endroit depuis bien longtemps avant l'arrivée de la rousse à New York, et la connaissait elle-même plutôt bien, c'est pourquoi il se permettait de la taquiner sur le sujet.
- Vieil homme : Allons bon. Tu peux me le dire, tu sais.
Victoire planta son regard dans celui de l'habitué, un sourcil levé. Aucun des deux ne broncha pendant quelques secondes, puis Victoire fini par craquer.
- Victoire : Oui, il est mignon. marmonna-t-elle en rougissant légèrement, balayant encore plus énergiquement le sol alors que, de son côté, le vieil homme échappa un petit rire moqueur. | |
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